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NOIRES DE PAU
21 mars 2012

Le voyage des CM2 de Serres-Castet

fus_e

Début 2012, Les Noires de Pau ont accompagné le projet d'écriture de la classe de CM2 de mme Dufourcq, à l'école de Serres Castet. Après avoir lu notre recueil de nouvelles "Sushi Party", les enfants ont travaillé par petits groupes à l'écriture de nouvelles. Ces rencontres furent l'occasion d'échanges fructueux et de fous rires mémorables!

Voici le récit de ce voyage

par notre envoyée spéciale Lussi Péreira Da costa

Madame Dufourcq avait eu une drôle d’idée cette année-là : mettre ses élèves dans une fusée et les envoyer … sur la lune. Ce qui est une façon gentille de dire qu’elle avait parfois du mal à obtenir que tous travaillent en même temps et en silence.
Avant, elle les aurait envoyés…. paître mais avec les nouveaux voyages pédagogiques interstellaires, elle pouvait envisager de les envoyer bien plus loin.

Elle avait donc fait appel à l’équipe des Noirauds*. Ils étaient réputés sympathiques bien qu’un peu âgés et surtout, comme ils écrivaient, Madame Dufourcq espérait que l’envie d’écrire s’emparerait des élèves.

Ils étaient arrivés par petits paquets et Madame Dufourcq était rapidement passée du rang de professeur des écoles à celui de Capitaine de voyage vers un monde nouveau, l’écriture.

Tout de suite, les élèves formèrent deux camps : ceux qui étaient convaincus que c’était une excellente idée (les imaginatifs, les très obéissants, les dormeurs) et les autres, ceux qui trouvaient qu’il s’agissait d’une de ces idées loufoques, inutile voire dangereuse. En un mot, les récalcitrants, les mauvais en orthographe, les indisciplinés, les imagination zéro…

Dans le premier groupe, qu’on ne s’y trompe pas, il y avait à la fois des plumes rapides, trop souvent prompts à noircir du papier avec des idées qui sortaient de leur cerveau à la vitesse de la lumière, mais qui, parfois, ne supportaient aucune remarque, aucun trait de stylo, aucune rature : ceux qui se pensaient parfaits.

Il y avait aussi des plagiaires, ceux qui couchaient sur le papier en les mélangeant savamment, des choses vues ici ou là : refaire ce qu’on a vu, est toujours plus facile, plus rassurant.

Les fanas d’ordinateurs, eux, se dirent qu’ils arriveraient bien à bidouiller la fusée d’écriture pour que le voyage capote. Une puce électronique enlevée par ici, des poux glissés habilement dans la chevelure rouge de la maîtresse par là, tout serait bon.  Ils espéraient les « flûte, le moteur ne répond pas », les « Serres-Castet, nous avons un problème ! » et enfin le « cela ne fait rien ! » libérateur qui les renverrait à des exercices plus classiques.

Le second groupe renâcla et se scinda encore en autant de sous-groupes que d’élèves. Il y eut le comique de bord qui pensait qu’une fois dans la fusée, s’il amenait du « rien ! », du « je n’y arrive pas ! » il pourrait se contenter d’écrire deux minutes par jour. Il y eut aussi celui qui trouvait qu’aller chercher si loin (« à l’intérieur de soi » avait dit un Noiraud !) des choses que l’on avait vues au Maroc était stupide. Il en revenait du Maroc et cela n’avait pas été si difficile d’y aller.

Et pourquoi ne pas s’attarder sur celui-ci qui ne rêvait que de courses automobiles avec sa dulcinée et ne comptait pas mettre un seul bout de pied dans le vaisseau spatial !

Il y eut celle qui rêvait de vampires et qui se disait que les Martiens ne seraient pas exsangues mais verts : comment allait-elle y trouver l’amour ?

Enfin, il y eut tous ceux qui devaient parler de choses qu’ils n’avaient jamais expérimentées. Cela allait du journal intime, à l’ordinateur espagnol (alors que tous savent qu’ils sont chinois ou coréens !) en passant par divers animaux à poils, animaux marins et tutti quanti.

Petit à petit, au cours du voyage, les élèves se mirent à trouver que l’important n’était pas tant l’endroit où ils devaient atterrir que l’endroit d’où ils étaient partis et surtout le chemin qu’ils parcouraient.
Ils découvrirent qu’imaginer être une Playstation  était horrible et ne regardèrent plus jamais leurs jeux de la même manière. Ils remarquèrent que faire lire leur travail aux autres élèves et aux Noirauds devenait chaque jour plus facile. Ils comprirent petit à petit qu’écrire était difficile mais possible.
Bien sur, certains parvenaient à faire vivre facilement leur histoire, d’autres peinaient mais tous finirent par vaincre la page blanche. Tous racontèrent un peu d’eux-mêmes en quelques lignes ou en plusieurs paragraphes. La quantité n’avait pas d’importance, nous l’avons dit : seul compte le chemin !

Malheureusement celui qui était chargé de mettre de l’essence dans la fusée, avait oublié d’aller en acheter au supermarché du coin. La fusée d’écriture ne put partir. Pourtant, chacun se souviendra longtemps de ce drôle de voyage !

 enfantsLes petits voyageurs!


Les Noirauds présents dans la fusée :
Lussi Péreira Da costa, Ninou Dubois, Claude et Jean Claude Doléans, Jean Paul Basly.

 

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