La chambre des morts
Lu par Frédérique Panassac
La chambre des morts (Franck Thilliez)
Editions Passage 2005
Franck Thilliez est né en 1973 à Annecy. Il est ingénieur en nouvelles technologies.
La Chambre des morts a reçu le prix des lecteurs Quais du Polar 2006 et le prix SNCF du Polar français 2007.
Le roman commence par un malheureux accident de la circulation. Deux amis, Vigo et Sylvain, écrasent un homme dans un champ d’éoliennes. Ils venaient de commettre un méfait insignifiant, les voilà maintenant meurtriers. Mais il se trouve que près du cadavre de l’homme gît un sac de sport contenant deux millions d’euros.
Culpabilité et morts violentes s’imbriquent alors dans une course folle, fuite en avant sans retour. Car l’homme qu’ils ont tué est lié à la mort d’un enfant : une petite fille enlevée et assassinée par un criminel impitoyable qui fige un sourire de poupée sur le visage de la morte.
Deux hommes, ni pires ni meilleurs que les autres, des Français moyens que rien ne destinait à commettre l’irréparable vont entrer dans la spirale du crime.
Sans dévoiler l’intrigue il est permis de dire qu’intervient ensuite un mystérieux taxidermiste collectionneur d’animaux naturalisés d’un genre très particulier, et que l’enquêtrice, mère célibataire de petites jumelles, va être entraînée au plus profond d’un enfer abject.
Le style de Franck Thilliez martèle le sentiment de culpabilité au cœur même du crime. La faute qui doit entraîner le châtiment mérité hante en effet les acteurs du drame.
Chaque image, chaque métaphore sont comme un coup de poing à l’estomac qui nous laisse pantelants, incrédules et horrifiés.
Dans cette région lilloise marquée par son passé minier, une traque sans merci va se dérouler entre les corons et les terrils. La peur et la lâcheté vont causer plus de dégâts encore que la volonté de nuire. La précarité sociale imprime son empreinte sur le comportement humain qui en est altéré. À l’origine des actes se distingue une causalité complexe donnant une tragique impression d’inéluctable. Un très beau roman.